Cette semaine, c’est au tour d’un jeune toulousain de nous partager son expérience d’expatrié : Anthony Ouzeau, co-fondateur de la start-up On Mange Quoi (OMQ). Vous connaissez probablement déjà cette jeune entreprise si vous êtes passé par la gare centrale récemment, où l’un des distributeurs « nouvelle génération » de OMQ se trouve. La mission de cette start-up est simple : distribuer des produits frais d’artisans locaux à prix abordables dans les lieux publics comme dans les entreprises. Un concept ingénieux dans une ère où il est fortement encouragé d’acheter local, manger local. Maintenant que vous connaissez l’entreprise, rencontrez l’entrepreneur qui a généreusement accepté de répondre à nos questions.

Union Française : Qu’est-ce qui vous a fait venir au Québec ?

Anthony : L’amour ! Ma compagne détenait un visa canadien et souhaitait revenir s’installer au Québec. Je l’ai suivie en ayant à l’esprit la célèbre phrase anglophone Happy wife, happy life. J’aime la nature et je peux vous dire que le Québec est un paradis pour les amoureux de beaux paysages. Je mène une vie intense mentalement et pouvoir s’échapper dans le silence des forêts québécoises est un luxe qu’il est plus difficile d’avoir dans des pays de plus petites tailles, comme le Luxembourg où j’habitais avant d’émigrer vers le Canada.

Anthony Ouzeau, CEO de On Mange Quoi
Union Française : Quels sont vos liens avec l’Occitanie ?

Anthony : J’ai passé la moitié de ma vie en France à Toulouse : ma petite enfance et mes études supérieures. Ma sœur est née à Toulouse et j’ai toujours eu un attrait instinctif pour cette ville. C’est ainsi que lorsqu’il m’a fallu choisir entre St-Louis à Paris et Pierre de Fermat à Toulouse pour effectuer ma prépa, je n’ai pas hésité longtemps, malgré le prestige de l’établissement parisien.

Événement avec OMQ
Union Française : Quels sont vos liens avec l’Union Française ?

Anthony : L’Union Française est un lieu de vie à la française en plein Montréal. Je vais aux différents meet-ups qui y sont organisés, même lorsqu’ils représentent la Bretagne, c’est dire mon dévouement ! Plus sérieusement, c’est un rafraichissement de pouvoir se reconnecter avec la culture française, de parler avec des Français expatriés. Avec On Mange Quoi, nous y avons même organisé un évènement traiteur afin de mettre en avant d’autres entrepreneurs français, comme Katell Burot de Carrément Tarte et Bastien Poulain de 1642 Sodas. Encore des Bretons, vous y croyez-vous ? 😉

Union Française : Selon vous, est-il plus facile de lancer un projet d’entrepreneuriat comme le vôtre au Québec plutôt qu’en France ? Pourquoi ?

Anthony : C’est une question à laquelle il est extrêmement complexe pour un esprit analytique comme le mien de répondre. Cependant, si je devais me risquer à une réponse, je dirais que les éléments essentiels pour réussir à se constituer un réseau d’affaires ne sont pas les mêmes à Montréal et à Paris.

À Montréal, un des adages est d’apprendre à marcher avant de courir. Si vous le faites, vous gagnez le respect de votre réseau. À Paris, votre diplôme universitaire est perçu comme une condition de votre succès. Je l’ai ressenti très fortement lors de mes trois mois passés à la Station F en 2018. J’ai également le sentiment qu’échouer à Paris est bien plus difficile à vivre qu’échouer à Montréal. Montréal crée une distance géographique naturelle avec le cercle familial qui, si elle ne soutient pas l’initiative entrepreneuriale – ce qui est souvent le cas pour de nombreux entrepreneurs – aura une incidence moindre sur le moral de l’entrepreneur.
Les 3 co-fondateurs de On Mange Quoi
Union Française : Quel est le plat préféré de votre région ? Trouvez-vous un restaurant pour le manger à Montréal ou les ingrédients pour le préparer ?

Anthony : Ma vie étudiante me faisait manger soit des pâtes, soit des saucisses de Toulouse lors de soirées barbecue entre amis. À Montréal, j’habite littéralement en face du célèbre marché Jean Talon et quand vient le choix des grillades, ne me parlez pas de saucisses aux goûts et ingrédients farfelus ! J’ai des goûts culinaires assez conservateurs et la saucisse de Toulouse est une valeur sûre. Quel désarroi quand, lors d’un BBQ dans un parc, je me trompe et croque dans une saucisse aux bleuets sauvages destinée à mon amie « végétarienne-mais-pas-tout-le-temps ».

Allez suivre On Mange Quoi pour tout savoir sur cette start-up !

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