Paroles d’artistes : Eddie Maleterre

Eddie Maleterre

L’Union française de Montréal déniche les artistes français, amateurs ou confirmés, qui résident désormais de l’autre côté de l’Atlantique et vous dévoile leurs projets et inspirations.  La parole est aux artistes !

Eddie Maleterre est né en France près de Paris. Très jeune, il débute sa carrière en tant qu’attaché de presse relation publique à Genève en Suisse. C’est lors d’une tournée d’été dans le sud de la France avec des artistes chanteurs, qu’il découvre sa nouvelle passion, le maquillage. Il arrive au Canada en 2000, et découvre le besoin d’exprimer d’une nouvelle façon sa profonde observation de la vie grâce entre autres à la méditation qu’il pratique depuis toujours. Il explore alors le papier, la toile et l’acrylique, curieux de voir évoluer sa créativité.
Union Française : Qui es-tu ? Que fais-tu ?

Eddie : Certains de mes proches me qualifient d’électron libre, je pense que c’est un qualificatif qui me ressemble bien. Je vis un peu au jour le jour. Je jouis à fond de l’instant présent, à l’affût de la moindre émotion. Il faut dire que je pratique la méditation depuis bientôt 40 ans et je l’enseigne. À côté de cela je crée, je suis un artiste visuel. Mon travail consiste à écouter mes émotions et les dessiner sur un support, qu’il soit papier, toile ou bois. Créer permet de se remettre en question tout le temps, c’est ça qui est exaltant.

Union Française : Un mot clé qui définit ta pratique ?

Eddie : Être.

Union Française : Quelle est la place de l'art dans ta vie ?

Eddie : L’art est fondamental pour moi, il fait partie intégrante de ma vie, je ne pourrais pas vivre sans art, sans créer. Quand je crée, j’exprime quelque chose d’intime, j’aime l’idée que cela puisse éventuellement toucher ou interpeler des gens. Le but de l’art n’est-il pas son destinataire ? Mon point de vue créatif, ma vision d’artiste sont souvent le reflet de la société, des gens qui m’entourent, mes ressentis. Je ne m’exprime pas juste par des mots mais par le médium dont je sens la vibration à l’instant T.

Union Française : En temps de pandémie, l'art est-il essentiel ou superflu ?

Eddie : L’art est essentiel en tout temps. Quand nos yeux se posent sur une œuvre qui nous touche, cela nous procure une émotion. Quelle que soit l’émotion, elle provoque une réflexion qui, à son tour, laisse murir un sentiment qui nous emmène quelque part. En tant de pandémie, il est essentiel de se prescrire de l’art à forte dose.

Union Française : Un artiste français qui t'inspire ?

Eddie : Niki de Saint Phalle, sans hésiter. D’abord, parce qu’elle est autodidacte. La première œuvre que j’ai vu de cette artiste est une de ses Nanas. J’ai été complètement séduit par sa vision des femmes. Elle les représente en accentuant leurs rondeurs, qu’elle met à l’honneur. Les Nanas sont colorées, sensuelles, tellement féminines et tellement modernes. Quel merveilleux hommage à la femme ! Niki de Saint Phalle est une artiste qui durant toute sa vie a su prendre des risques et ça, j’adore. J’aime toute son œuvre.

Union Française : Dévoile-nous ton premier coup de cœur artistique...

Eddie : Je m’en souviens comme si c’était hier ! Je suis à New York en février 1983. Un ami à moi me présente une de ses connaissances qui a une galerie d’art dans Soho. Au fond de la galerie : une toile de Francis Bacon. Comment cette œuvre pouvait-elle dégager autant de puissance ? Ça y est, j’étais piqué.

Union Française : Quels projets artistiques comptes-tu réaliser en 2021 ?

Eddie : Ça c’est une bonne question, tu sais. Je ne fais pas toujours la même chose. Il y a un moment où une idée me vient en tête et je ne réfléchis pas, je crée, cela peut être acrylique sur toile, sur bois ou sur papier, des cubes dans du grillage, tout me passe par la tête. Une info, une émotion me touche et voilà c’est fait je me mets au travail. Tu sais, c’est comme l’écrivain devant sa page blanche, à un moment l’inspiration vient et il ne s’arrête plus.

Union Française : Où peut-on suivre ton actualité ?

Eddie : Je tente d’être un peu plus présent sur les réseaux sociaux… C’est mon objectif pour 2021. Montrer un peu plus mon travail, comment je procède, mes réflexions et justement tenter de faire vivre aux gens ce qui se passe dans ma tête. Parfois, il ne se passe rien, d’autres fois c’est très minimaliste, et d’autres fois c’est beaucoup d’énergie qui ressort. Tu m’as demandé de choisir une image d’une de mes œuvres… j’ai choisi celle-ci, de la collection Réparer l’instant. J’en explique la naissance et le cheminement sur mon site web. Je pense qu’il est essentiel de partager son inspiration quand on est artiste. Je montre aussi des choses sur ma page Facebook et sur Instagram.

Nana, Niki de Saint Phalle
Collection Réparer l'instant, Eddie Maleterre
Francis Bacon

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